Parité : plus qu’une exigence, une évidence

La cause de l’égalité femmes-hommes, comme une évidence, avance progressivement. Cela ne va pas de soi ni sans obstacles. La journée internationale des droits des femmes est tout autant l’occasion d’une large sensibilisation que celle d’un bilan d’étape pour mettre en valeur les personnes et les initiatives qui font avancer la cause, mais aussi identifier les lacunes et les failles. C’est, comme en matière législative, ce qui permettra de faire plus et mieux. L’égalité femmes-hommes ne progressera pas sans une forte mobilisation de tous, partout.

Des inégalités subsistent encore aujourd’hui. Le plafond de verre qui se fissure ne se brise pas. Il y a encore des mondes clos, économique, politique, où la diversité de la société ne trouve à se refléter. Au plus haut niveau de l’Etat comme au sein des plus petites communes, les fonctions exécutives restent trop souvent l’apanage des hommes. Malgré des avancées majeures (notamment à l’Assemblée nationale, où siègent 40% de députées et où les commissions permanentes sont présidées par autant d’hommes que de femmes), on compte encore moins de 20% de femmes maires à l’issue des dernières élections ; les inégalités de salaire demeurent ; les comités de direction comprennent moins d’une femme sur cinq et rarissimes sont celles qui dirigent les entreprises du CAC40.

Au croisement de ces deux mondes apparaît un constat commun : les progrès ne sont jamais aussi sensibles que sous l’effet de la loi. Si le nombre de femmes élues dans les communes les plus peuplées ou nommées au sein des conseils d’administration des plus grandes entreprises croît continûment, cela n’a pas l’effet d’entraînement espéré dans les champs qui échappent aux exigences paritaires. C’est la raison pour laquelle la commission des Lois de l’Assemblée nationale a lancé une mission d’information avec une ambition : nous réformerons en 2021 notre code électoral pour davantage de parité ! Le levier du mode de scrutin dans les plus petites communes doit ainsi être actionné : il permettra l’élection de nouvelles élues. Mais nous devons aussi veiller à ce que ces dernières accèdent effectivement aux principales fonctions exécutives, notamment dans les intercommunalités. En matière économique, cette année est également celle d’une réelle ambition en faveur des femmes. Elle se concrétisera par une représentation plus équilibrée au sein des lieux de décision des grandes entreprises et des filières sélectives, ainsi que des financements publics qui contribuent davantage à la mixité.

Les inégalités en matière de répartition des tâches familiales, d’accès aux droits ou de vulnérabilité des familles monoparentales s’en trouvent exacerbées par la situation sanitaire actuelle dont les ramifications sont économiques, sociales, et démocratiques. Nos convictions en sortent renforcées. L’égalité femmes-hommes est un enjeu de justice sociale, bénéfique pour l’ensemble de la société : j’en suis convaincue. Tout autant que nous devons réussir en tant que femmes, sans nous dénaturer, ni nous culpabiliser. Plus de femmes aux responsabilités, c’est le meilleur moyen de faire de la promesse de l’égalité une réalité. La parité ne s’accommode pas de l’immobilisme : en 2021, prenons collectivement l’engagement de passer la vitesse supérieure !

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