Sud Radio – Les islamistes sortant de prison sont « un danger majeur »

Yaël Braun-Pivet , Députée LREM des Yvelines, Présidente de la Commission des Lois, était l’invitée du “petit déjeuner politique” de Benjamin Glaise le 23 octobre 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

 

 

54 départements sont désormais sous couvre-feu, soit 46 millions de personnes. Une décision qui pourrait être la dernière solution avant le reconfinement que le gouvernement veut éviter à tout prix. « On en sait rien », confie Yaël Braun-Pivet. « La situation est grave et elle est surtout très évolutive. »
« Ce que l’on espère, c’est que les mesures de couvre-feu produisent leur effet », à savoir ralentir la progression du virus. Mais il va falloir attendre pour le savoir : « Olivier Véran nous a dit que les mesures de couvre-feu ça met entre 15 et 18 jours à produire leurs effets au niveau de l’épidémie. » Si les « chiffres des contaminations baissent », estime la députée, « on pourra espérer avoir endigué cette deuxième vague en termes vraiment de pic ». Toutefois, elle estime que « si les chiffres se dégradent encore, il faudra effectivement que le gouvernement envisage d’autres mesures ».

Certains pays européens, notamment l’Irlande, ont opté pour une reconfinement afin de tenter de protéger la période des fêtes de Noël qui est, pour l’instant, menacée. Une solution qui ne convainc pas la Présidente de la Commission des lois : « je crois qu’il faut prendre les bonnes mesures au bon moment, et c’est ce que nous faisons. » « Il ne faut pas surréagir non plus » juge-t-elle tout en concédant qu’il « ne faut rien s’interdire ».

Le couvre-feu était déjà en vigueur en Île-de-France et dans certaines métropoles hexagonales. L’annonce du 22 octobre 2020 vient étendre cette mesure à l’ensemble de la population des départements concernés, y compris en campagne. « On voit bien, finalement, que les métropoles ne sont pas complètement étanches. » « Ce sont les grands bassins de vie qui sont touchés et pour lesquels il faut avoir des mesures extrêmement fermes », justifie la députée des Yvelines.

La Commission des Lois de l’Assemblée nationale est en discussions pour prolonger l’État d’urgence sanitaire jusqu’au 16 février 2020. « Nous sommes dans un état de droit », explique Yaël Braun-Pivet, « et dans un état de droit, le gouvernement prend des décisions pour palier à une situation et puis, après, il doit venir devant le Parlement pour que la représentation nationale l’autorise à poursuivre son action parce qu’il utilise des moyens exceptionnels ».
« L’objectif est de permettre au gouvernement de pouvoir utiliser ces pouvoirs exceptionnels pendant encore quelques mois. »
« Tout le monde s’accorde à dire que la situation est grave, qu’il faut agir », confie la députée.

Le dernier attentat terroriste ayant frappé la France, en octobre 2020, a ciblé Samuel Paty, professeur d’histoire au collège, parce qu’il avait montré des caricatures de Mahomet en classe. Certains jugent que le gouvernement n’en a pas fait assez pour lutter contre l’Islam radical, mais ce n’est pas l’avis de la députée de la majorité : « ça fait trois ans que le gouvernement agit sur l’Islam radical et sur le terrorisme ».
« On a des dizaines d’attentats qui ont été déjoués, des centaines d’islamistes radicaux qui ont été expulsés, on a des fermetures régulières de lieux de culte, de lieux où il y a des prédicateurs. »
Toutefois, elle estime qu’il faut « tout le temps s’interroger sur ‘quels sont les moyens que nous avons pour agir ?’ parce que malheureusement la menace évolue ». Cette évolution des moyens est « l’objet de la loi séparatisme » qui va permettre « de renforcer notre action », notamment au niveau des associations.

Des centaines de terroristes devraient, dans les années à venir, sortir de prison après avoir purgé leur peine. Le gouvernement a tenté d’instaurer un suivi de ces personnes, mais le Conseil constitutionnel a censuré la loi. La députée déclare avoir porté cette loi à la suite de divers retours déclarant comme « danger majeur » les « sortants de prison ». « Le Conseil constitutionnel lui est juge de la nécessité d’une mesure, de sa proportionnalité. J’avoue que nous n’avons pas la même appréciation », confie la député. « Nous, nous pensons que cette mesure est nécessaire, que cette mesure est proportionnelle aux risques encourus. »
Elle critique la procédure en France qui empêche les parlementaires « d’aller défendre leur texte » auprès du Conseil constitutionnel directement. Elle explique qu’elle avait « défendu » le texte devant le Conseil d’État « qui nous a validé le texte avec des modifications que l’on a adopté ».
« Malheureusement, au Conseil constitutionnel, les auteurs de propositions de loi n’existent pas : je ne peux pas expliquer pourquoi le danger est là, quel est le contrôle que j’ai effectué ».

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