Une élection pour la place des femmes dans la vie politique

 

 

Ouverture de la XVIème législature et élection à la Présidence de l’Assemblée nationale – 28 juin 2022

 

Les rédacteurs de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 avaient affirmé à l’article 1er que « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ».  Ce message a depuis guidé notre pays vers le progrès. La recherche de la liberté et de l’égalité pour tous a inspiré de grands faits historiques. De très belles avancées. Cette semaine, la première de la XVIe législature, ces mots ont trouvé une portée nouvelle.

 

Une élection pour la place des femmes dans la vie politique

 

J’ai en effet l’immense honneur d’avoir été élue présidente de l’Assemblée nationale. C’est la première fois qu’une femme accède à cette fonction. Au-delà de sa dimension historique, cette élection est une avancée concrète pour l’égalité réelle, tant le chemin fut long.

Ce n’est qu’en 1944 que les Françaises ont obtenu le droit de voter pour la première fois au suffrage universel direct. Depuis, la présence des femmes au sein du Parlement, c’est-à-dire le haut-lieu de la démocratie en France, s’est construite très progressivement. Trop progressivement.

Le 21 octobre 1945, 33 femmes entrent pour la toute première fois dans l’Assemblée nationale. Mais leur accession aux postes à responsabilité prend du temps. Il faut attendre 20 ans pour que des femmes accèdent à une présidence de commission. Puis 20 ans à nouveau pour qu’une place leur soit faite à la questure. Et près de 20 ans encore avant que ne soit créée la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances.

Toutes ces femmes ont posé des pierres à l’édifice de l’égalité entre les femmes et les hommes dans la vie politique. Ces femmes s’appelaient Madeleine Braun, Germaine Peyroles, Marie-Madeleine Dienesch, Denise Cacheux, et toutes les autres que je ne pourrais citer ici.

Il ne faut pas oublier Catherine Tasca, une grande personnalité de notre vie politique à qui j’ai voulu rendre hommage dans mon discours au Perchoir le 28 juin et dont j’ai déjà parlé dans un billet ici. Elle fut la première femme à présider la commission des Lois – la seule avant moi. Elle y porta la loi constitutionnelle relative à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Enfin, bien sûr, Simone Veil, grande figure de notre histoire politique : première présidente du Parlement européen, membre du Conseil constitutionnel, ministre à deux reprises, elle a marqué le XXe siècle par son courage.

C’est au nom de toutes ces femmes qui ont su tracer un chemin que je suis si fière et déterminée à poursuivre mon engagement aujourd’hui.  

 

Allocution de Yaël Braun-Pivet, élue Présidence de l’Assemblée nationale – 28 juin 2022

 

Une élection pour la promesse républicaine  

 

Mon engagement pour mes concitoyens, mon élection, sont aussi intimement liés à mon histoire personnelle : ma famille, comme tant d’autres, doit tout à la République et à ses valeurs.

Mes grands-parents paternels, lui Polonais et elle allemande, se sont rencontrés en France alors qu’ils avaient tous les deux fui le nazisme. Mon grand-père reçut à la Libération la médaille de la Résistance. C’est comme ça qu’il est devenu Français, et avec lui ma grand-mère et mon père. De son côté, ma mère enfant de la DDASS, m’a appris qu’il ne fallait jamais suivre le chemin que les autres ont tracé pour vous. Tous m’ont transmis leur amour viscéral de la France. Tous m’ont transmis leur confiance dans la République. C’est ainsi que j’ai été la première dans la famille à accomplir des études supérieures. J’ai pu prendre mon destin en main, parce que la République nous a permis à tous de trouver une place dans la société.

 

Une élection pour faire avancer la France dans le dialogue

 

Conférence des présidents de l’Assemblée nationale réunissant la présidente et les vice-présidents de l’Assemblée natonale et les présidents des commissions permanentes et des groupes politiques – 30 juin

 

Nous vivons un moment particulier de notre vie politique dont la configuration inédite de l’Assemblée nationale est le reflet. Cette Assemblée n’a pas de majorité absolue, ce qui devra conduire chacun au sens des responsabilités, tant les défis qui attendent le pays sont nombreux.

Pendant les 5 années où j’ai été présidente de la commission des Lois, j’ai été particulièrement attentive à ce que nos travaux transpartisans se fassent dans l’échange, dans la collégialité, dans la construction. Nous avons pu ainsi, en dépît de nos divergences, avancer ensemble et trouver du consensus.

Ces divergences sont nombreuses dans notre nouvelle Assemblée et nous ne sommes pas là pour les effacer. En démocratie, la diversité des opinions est saine et nécessaire. En revanche, elle ne doit pas nous empêcher d’avancer au service des Français et transformer leur quotidien. C’est ce que j’ai dit à la représentation nationale : il nous faut débattre plutôt que nous battre.

 

Une élection pour vous  

 

Vous le savez : je me suis engagée en politique parce que je cherche à être utile aux gens, à transformer leur vie. C’est le fondement de mon action. C’est pour cela que j’ai été élue il y a 5 ans puis le 19 juin dernier. C’est le chemin que je veux poursuivre désormais à la présidence de l’Assemblée nationale.

Pour être réellement l’institution de tous les Français, cette Assemblée devra sortir de ses murs et aller à votre rencontre, sur tous nos territoires, notamment aux Outre-mer où je me rendais chaque année en tant que présidente de la commission des Lois. Je continuerai à le faire, au service des Français.

Car cette élection, je vous la dois. A vous toutes et tous qui me soutenez depuis le début. Gardons confiance dans l’avenir, et tâchons de travailler ensemble à une cause qui nous dépasse tous : la réussite de notre pays.

Ensemble, nous pouvons soulever des montagnes.

 

 

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